


Conservation de la biodiversité du bassin de Kaï Kaï
Les écosystèmes de la Vallée du Logone abritent une extraordinaire diversité d’espèces animales endémiques dont la présence est favorisée par la grande variété des milieux.
On y retrouve les espèces de la grande faune notamment les éléphants, les girafes, les lions, les hyènes, les lycaons, les phacochères, les hippopotames, les grues couronnées…
Sur le plan de la flore, la Vallée du Logone recèle d'une formation végétale caractérisée par une steppe à épineux du genre Acacia seyal, jonchée de Balanites aegyptiaca, dans une plaine herbeuse riche en graminées annuelles et pérennes.
Ce que nous envisageons :
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Faire classer la forêt du Bassin de Kaï Kaï en forêt communale par les différentes Mairie concernées : venant en prolongement de la Réserve de Kalfou et étant un couloir de migration connu, nous souhaitons voir cette forêt protégée.
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Plaider autour du projet pour créer un cadre réglementaire (sensibilisation des autorités administratives, des élites et des populations locales pour le classement à venir, travaux en commission).
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Collecter et exploiter les données sur le massif forestier du bassin de Kaï Kaï (cartographie, topographie, hydrographie, végétation, faune, populations, activités humaines…).
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Mettre en œuvre un plan d’aménagement et de gestion des ressources naturelles du bassin de Kaï Kaï.
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Curer les mares principales de la forêt et l'installation de forages pour alimenter ces points d'eau. En effet, les mares, non curées, ne permettent pas de retenir l’eau accumulée durant la saison des pluies pendant toute la saison sèche (d’octobre à mai). Nous optons pour un curage des mares utilisant la main d’œuvre villageoise. Deux raisons à cela : en premier lieu, le fait de faire passer une pelleteuse dans la réserve détruirait une grande partie de la végétation se trouvant sur le chemin, et deuxièmement, les villageois sont très heureux de pouvoir gagner de l’argent tout en s’investissant dans le projet. Ils estiment en effet inutile de faire appel à une entreprise pour un travail qu’ils sont à même de réaliser. Cela nous permet aussi de gagner la confiance des villageois et leur soutien total !
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Etablir un inventaire de la faune et de la flore : afin de mieux connaître la forêt, il est primordial de réaliser des inventaires (faune et flore) pour avoir une estimation tant de la quantité d’espèces que du nombre d’individus de chacune d’elles. De cette manière, nous pourrons mieux évaluer les atouts et les contraintes de la zone, prédire les déplacements des animaux par la ressource en nourriture disponible, les zones à reboiser et avec quelles espèces végétales, le ratio proies/prédateurs… Autant d’indices qui nous permettront de viabiliser la pérennité de la réserve.
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Protéger les cultures face aux éléphants et des troupeaux face aux carnivores : pour assurer l’avenir de la forêt communale à long terme, nous devons la faire accepter ainsi que ses animaux par les villageois. Et cela ne pourra être possible que si nous tenons compte de leurs besoins et des difficultés qu’ils rencontrent.
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Créer un comité de surveillance des forêts et de lutte anti-braconnage : dans chaque village entourant la forêt, un comité de 10 personnes doit être créé et des éco-gardes formés par le Chef de poste du MINFOF afin de surveiller les activités dans la forêt et avertir les autorités en cas de problème. Un réseau a donc été installé afin de générer une surveillance permanente de la réserve.
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Protéger la forêt des feux de brousse : même si nous ne pouvons empêcher les gens de fumer et de jeter leur mégots par terre dans cette brousse aride, ou encore éviter la fabrication de fours à charbon ou de feux de camp, nous pouvons débroussailler des couloirs qui permettront de limiter la propagation du feu dans la réserve.
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Marquer les animaux par puces GPS : afin de mieux évaluer les facteurs de leur déplacement, nous envisageons de marquer un à deux individus par groupe avec une puce GPS pour suivre leurs mouvements et étudier les lieux favorisés de même que les facteurs de déplacement. Nous aimerions en faire le sujet d’une thèse doctorale à part entière.
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Reboiser la forêt : les zones de la forêt fortement dégradées par le surpâturage, les feux de brousse ou la coupe de bois nécessitent une mise en défense ainsi qu'un reboisement intensif pour espérer y voir revenir les animaux...
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Soigner les animaux blessés ou orphelins : dans la mesure du possible, nous souhaitons pouvoir venir en aide aux espèces menacées en les soignant et en créeant un site d'élevage permettant de renforcer les populations.